Résumé
Dans ce texte majeur de 2004, inédit en français, Bruno Latour s'inquiète de l'essoufflement de la critique : en se donnant pour tâche de déconstruire toutes les illusions, elle finit pour nourrir un état de scepticisme généralisé et renforcer ce qu'elle combat. Il propose de repeupler nos manières de penser la puissance des faits, tissés d'activités hétérogènes et d'intérêts pluriels. Un plaidoyer théorique essentiel à l'heure où les pouvoirs réactionnaires se réclament de la post-vérité. Didier Debaise explore la puissance politique de cette démarche conceptuelle, et Alice Mortiaux montre à quelles conditions l'activité critique peut se défaire de ses effets destructeurs au profit de nouvelles formes de rationalité.