Résumé
La Terre est laide, malade, trompeuse ; il faut l'abandonner pour gagner la Terre sans Mal et se séparer en chemin du travail, des lois et des liens de parenté. Ainsi parlent les Karaï, prophètes tupi-guarani, qui, le long de la côte brésilienne, exhortent les Indiens à se mettre en marche. Leur prêche dénonce la dénaturation des rapports sociaux par les chefs lorsque la machine de guerre s'emballe. Pourtant, en s'opposant à la centralisation du pouvoir, ces prophètes en viennent paradoxalement à occuper une position de surplomb. Dans son dernier cours, qui s'appuie sur les thèses d'Hélène Clastres, Pierre Clastres poursuit son exploration des mécanismes qui empêchent l'émergence de l'État.