Résumé
De 2019 à 2021, le Hirak a vu des millions d'Algériens manifester contre un régime autoritaire, réclamant liberté et refondation démocratique. Mais ce mouvement, salué pour son pacifisme, a reconduit des mécanismes d'exclusion, notamment envers les femmes, reléguées aux marges des luttes. Myassa Messaoudi analyse cette marginalisation à travers l'histoire politique algérienne, marquée par l'alliance de l'État avec les courants islamistes, l'instrumentalisation de la religion et une mémoire viriliste. Elle dénonce les dérives autoritaires actuelles et les impasses d'un soulèvement qui refuse de mettre les libertés individuelles et les droits des femmes au cœur du projet démocratique.