Résumé
Lire Marguerite Duras, c’est aussi entendre ce qui chante derrière les mots. On croit connaître l’autrice de L’Amant, et l’on oublie parfois qu’une part essentielle de son œuvre est traversée par des chansons : certaines célèbres, d’autres presque effacées. Ritournelles populaires, airs exilés, fragments fredonnés : ces musiques irriguent romans, films et pièces, et accompagnent la naissance d’un désir, le déploiement d’un souvenir, l’apparition d’une voix. En parcourant l’œuvre à travers ces refrains, Émilie Ollivier révèle la place décisive qu’occupent les chansons chez Duras : elles rythment l’écriture, donnent forme à des mythologies, déplacent les récits, ouvrent des passages entre les livres, les films et les époques. Les Chansons de Marguerite Duras propose ainsi une traversée de l’œuvre par sa dimension musicale — une manière neuve de lire Duras, attentive à ce que les chansons populaires lui font, et à ce que l’écriture leur rend.