Habitante 2

La revue Habitante sonde l’architecture et ses périphéries, son débordement par l’écologie, la façon dont les habitant·e·s imaginent, façonnent le monde et en prennent soin. De la maison à l’infrastructure, de la forêt urbaine à la smart city, de la campagne à la métropole, chaque fragment, chaque dimension de ce monde relève autant d’une conception théorique et technique que d’une histoire plus large de ce qui précède l’architecture, le temps long des lieux, des savoirs faires et des manières de vivre. Habitante s'inscrit aussi dans une réalité plus globale et contemporaine, celle de l’expérience attentive de l’habitant·e mobile, visiteur·se, voyageur·se, observateur·ice, qui s’ennuie ou s’émeut, qui enquête, décrit et critique les situations dont il·elle fait l'expérience. La revue se présente comme un livre de poche : le graphiste Pierre Vanni l'a conçue en privilégiant le confort de lecture et la sobriété du format – noir et blanc, sans illustration. Les rédacteur·ice·s en chef, Simon de Dreuille et Julia Tournaire construisent avec les auteur·ice·s une diversité de discours, mélangeant la fiction, l'enquête et l'essai. Qu'il·elle·s écrivent, construisent, dessinent, projettent ou observent, les auteurs·ice·s contribuent chacun·e à une synthèse qui emprunte au style de la presse underground, ou du moins à ce qu'en disait l'écrivaine américaine Joan Didion :  « cette presse-là part du principe que le lecteur est un ami, que quelque chose le chiffonne, et qu’il comprendra pour peu qu’on lui parle sans y aller par quatre chemins ; ce présupposé d’un langage commun et d’une éthique partagée donne à ses articles une pertinence stylistique considérable. »

Au sommaire de ce numéro :
- une analyse-fleuve du commerce international des bois tropicaux, entre labels "durables" et mafias, par Jane Hutton ;
- la première maison de l'architecte Frank Gehry vue de l'intérieur, par Camille Bleker
- un essai littéraire sur le blue meeting, ou quand Pékin s'offre un jour de ciel bleu, par Jakuta Alikavazovic
- comment l'hybride roche-plastique, le plastigomérat, nous invite à penser autrement notre rapport à la terre, par Ranjan Gosh